Sélection de thèmes post-Doha et accès préférentiel aux marchés tenu au Ministère du commerce, Luanda - Angola, du 4 au 6 novembre 2002

2. La délégation de l’ACICI à Luanda était composée de M. William Ehlers, consultant et ancien Représentant de l’Uruguay auprès de l’OMC, ainsi que de M. Marc Antille, Assistant de projets à l’ACICI.

3. A Luanda, les représentants de l’ACICI ont été reçus par M. Lusevikueno dont l’aimable accueil leur a permis de se familiariser avec de nombreux aspects de la vie angolaise. Les explications très pertinentes de M. Lusevikueno ont en outre permis de comprendre les liens et les synergies qui existent entre les différents départements actifs au sein du Ministère du commerce. Les derniers préparatifs sur place ont pu être effectués grâce à la collaboration active de M. Lusevikueno, qui a donné aux représentants de l’ACICI des renseignements indispensables sur les participants au séminaire et sur le niveau général de leurs connaissances sur les différents aspects traités au sein de l’OMC. Environ 30 personnes de différents ministères (commerce, finances, télécommunications, pêche et agriculture) ont participé à ces trois jours de travail.

4. Le séminaire a débuté le lundi 4 novembre par la cérémonie d’ouverture, à laquelle participait le Vice-Ministre du commerce de l’Angola, S.E. M. Manuel Cruz Neto. Ce dernier a rappelé aux participants combien il était important pour les pays les moins avancés d’échanger leurs expériences afin de participer de manière plus active à la mise en œuvre et aux nouvelles négociations des Accords de l’OMC. S.E. le Vice-Ministre du commerce a encouragé les participants à collaborer entre eux afin qu’une meilleure coordination puisse s’établir entre les différents ministères intéressés par les thèmes abordés durant ce séminaire.

5. La presse, notamment l’Agence de presse angolaise (Angop), et la télévision nationale ont couvert cet événement durant toute la durée du séminaire. Mention de ce séminaire a été faite au journal télévisé le lundi 4 novembre au soir et plusieurs dépêches ont été publiées, entre autres sur la nécessité d’améliorer l’efficacité de la Représentation commerciale de la République angolaise en Suisse, qui manque de ressources, en particulier au niveau du personnel.

6. La première journée était destinée à couvrir le thème de l’ouverture des marchés dans le secteur des services. Après une présentation générale de l’Accord général sur le commerce des services de l’OMC et ses implications pour l’Angola, la présentation s’est centrée sur la procédure et les possibilités offertes à l’Angola pour répondre aux différentes requêtes présentées par plusieurs pays (développés et en développement) souhaitant prendre position sur le marché angolais. Face à ces demandes, la position de l’Angola devrait se définir en fonction de l’identification des besoins du pays dans le secteur des services, ceci afin de mieux cibler ses intérêts prioritaires. Dans la procédure de demandes et d’offres, l’important n’est pas de répondre le plus précisément possible aux requêtes formulées, mais de présenter des offres d’ouverture du marché national qui répondent de manière adéquate aux besoins préalablement identifiés. D’autre part, l’Angola doit identifier les services pour lesquels ses entreprises peuvent avoir un avantage comparatif, ainsi que les marchés mondiaux ou régionaux auxquels ces mêmes entreprises pourraient accéder, ceci dans le but de présenter ses propres demandes. En effet, même si la date butoir pour ces requêtes approche, les pays les moins avancés disposent toutefois d’une certaine flexibilité.

7. Lors de la seconde journée du séminaire, il a été question de l’Accord sur l’agriculture, l’Accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires et l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce. Les débats qui ont suivi ont démontré l’importance de ces thèmes pour la République angolaise, qui possédait avant la guerre civile un secteur agricole bénéficiant de bonnes capacités d’exportation. Concernant les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce, les points prioritaires pour l’Angola correspondent surtout aux questions relatives à la santé publique (accès aux médicaments), la protection des savoirs et coutumes traditionnels et la lutte contre le piratage et les contrefaçons qui permettent de garantir une bonne protection de l’investissement.

8. Pendant la troisième et dernière journée du séminaire les intervenants ont abordé les questions relatives à la mise en œuvre et au traitement spécial et différencié, puis ont fait un exposé sur les accords et initiatives régionaux. Les questions liées à la mise en œuvre revêtent un intérêt particulier pour l’Angola, qui, en tant que PMA, peut bénéficier en priorité des dispositions relatives au traitement spécial et différencié. Concernant les accords régionaux, les facilités consenties par l’Accord de Cotonou ou les initiatives en faveur des PMA (AGOA, Initiative « Tout sauf les armes ») ne doivent pas laisser croire que les avantages octroyés permettent d’obtenir un accès au marché non-restrictif et définitif pour les produits angolais. En effet, ces dispositions sont soit temporaires (Accord de Cotonou), soit soumises à conditions (AGOA), ou ne concernent pas certains produits de haute importance pour les PMA (sucre, riz et bananes soumis à des quotas et des délais dans le cadre de l’Initiative « Tout sauf les armes »).

9. Parmi les divers messages réitérés durant ce séminaire, la question de la préparation aux négociations commerciales multilatérales est probablement celle qui s’est avérée la plus importante. En effet, la Commission interministérielle angolaise chargée d’étudier les sujets liés à l’OMC a un rôle capital à jouer dans le processus de participation aux différentes négociations. Dans cette optique, la présidence de cette Commission est particulièrement importante puisque c’est à elle qu’il reviendra en premier lieu d’améliorer l’efficacité du dispositif de soutien de la Représentation commerciale angolaise à Genève. Selon les représentants de l’ACICI, et au vu des expériences acquises lors de précédentes négociations, la personne nommée au poste de président de la Commission interministérielle se doit de planifier les rencontres de manière régulière, en proposant un ordre du jour distribué à l’avance à tous les participants. De plus, il devra envoyer des documents préparatoires et rédiger les procès-verbaux de chaque réunion. Ainsi, la personne en charge de ce poste-clé devra disposer des qualités nécessaires pour mener au mieux les débats. Elle devra faire preuve d’esprit de synthèse et de diplomatie, ce qui lui permettra de dégager un consensus au sein des différents ministères. Grâce à ces qualités, elle pourra répondre de manière efficace aux demandes et sollicitations de la Représentation commerciale auprès de l’OMC à Genève.

10. Au terme de ce séminaire, les participants ont exprimé leur satisfaction et leur intérêt à participer à un tel événement. Tout d’abord, les occasions de retrouver des collègues de différents ministères ne sont pas fréquentes et ce genre d’événements permet de répondre à ce besoin de coordination exprimé par les participants. D’autre part, en centrant les interventions sur les thèmes commerciaux d’importance pour l’Angola, les participants ont pu confronter leurs idées et débattre de manière constructive, ce qui a parfois donné lieu à des commentaires vifs et animés. La volonté d’une plus grande cohérence et d’une meilleure coordination dans la définition des objectifs prioritaires de politique économique nationale est apparue de manière évidente chez les différentes personnes présentes au séminaire.

11. A l’issue de cette première expérience, les organisateurs se sont félicités du succès de ce séminaire, ceci malgré une participation moins importante que prévue de la part de la société civile, à savoir les secteurs privé et académique. L’idée de poursuivre cette collaboration a bien sûr été évoquée, avec une préparation qui inclurait la participation active de la Commission interministérielle précitée. Des activités de ce genre permettraient de mettre en place une coordination régulière entre les différents acteurs. Il serait également souhaitable de collaborer à l’avenir avec le secteur privé et les universités afin de sensibiliser la société civile aux particularités du commerce international. Au vu de ces premiers résultats très encourageants, les contacts établis vont être développés afin de définir un programme de travail à moyen terme, permettant au gouvernement angolais et à sa représentation commerciale à Genève de participer plus activement à la mise en œuvre des Accords de l’OMC.